Les bonnes pratiques sur l’échelle de Likert
Que ce soit pour évaluer une formation, mesurer l’adhésion à un projet ou recueillir des retours sur un outil, les échelles de Likert offrent une méthode structurée pour capter la nuance des ressentis.
Mais attention : une conception approximative peut fausser les résultats. Ce guide vous aide à concevoir des échelles efficaces, pour transformer vos questionnaires en véritables outils d’aide à la décision.
Maîtriser les échelles de Likert : la clé pour des questionnaires percutants
1. Qu’est-ce qu’une échelle de Likert ?
- Créée par le psychologue Rensis Likert, c’est une échelle ordinale qui demande aux répondants d’indiquer leur degré d’accord, de satisfaction, de fréquence, etc., généralement de « Tout à fait d’accord » à « Pas du tout d’accord ».
- Les échelles comportent le plus souvent entre 4 et 7 modalités ; 5 ou 6 points restent les formats les plus répandus dans l’enseignement et les RH.
- Chaque ligne (ou « item ») est analysée séparément : il ne s’agit pas d’une question à choix multiples mais d’un ensemble de variables ordonnées.
Pourquoi l’utiliser ?
- Elle capte beaucoup plus de nuances qu’une question oui/non et permet de calculer des indicateurs synthétiques pour suivre l’évolution de la satisfaction ou de la maturité numérique dans le temps.
2. Bonnes pratiques de conception
Étape | Recommandation | Pourquoi ? |
---|---|---|
Choisir le bon nombre de points | 5 à 7 pour un public expert, 4 ou 5 si vous voulez éviter la « position centrale systématique » | Plus de points = plus de précision mais risque de surcharge cognitive |
Libeller chaque option | Préférez des libellés complets (« Pas du tout satisfait » plutôt que « 1 ») | Les chiffres bruts induisent des interprétations subjectives et allongent le temps de réponse. |
Garder des intervalles réguliers | Les termes doivent être symétriques autour d’un éventuel point neutre | Assure la « distance psychologique » perçue entre les paliers |
Couvrir tout le spectre | Incluez l’extrême positif et l’extrême négatif | Si un répondant mécontent ne trouve pas d’option suffisamment négative, il basculera vers « neutre » ou « plutôt négatif », ce qui gonfle artificiellement la moyenne. |
3. Erreurs fréquentes à éviter
Erreur | Exemple | Correctif |
---|---|---|
Langage biaisé | « Notre service rapide vous a-t-il satisfait ? » | « Comment évalueriez-vous la rapidité du service ? » |
Question double | « Qualité et coût du support » | Séparer en deux items indépendants |
Ambiguïté / jargon | « Maîtrisez-vous Deep search ? » | Clarifier le terme ou fournir un exemple |
Échelle surchargée | 10 ou 11 points pour une simple évaluation | Limiter à 5 – 7 options pour éviter la fatigue |
Incohérence d’une question à l’autre | Alterner 4 points puis 7 points | Conserver la même granularité dans tout le questionnaire |
Quelques éléments bibliographiques
- Preston, C. C., & Colman, A. M. (2000). Optimal number of response categories in rating scales. Acta Psychologica, 104(1), 1-15.
- Aybek, E. C., & Toraman, C. (2022). How many response categories are sufficient for Likert type scales? International Journal of Assessment Tools in Education, 9(2), 534-547.
- Dawes, J. (2008). Five- point vs eleven-point scales: does it make a difference? International Journal of Market Research, 50(1), 61-77.
- Salazar, M. S. (2015). The dilemma of combining positive and negative items in scales. Psicothema, 27(2), 192-199.
- Menold, N. (2017). Rating-scale labeling in online surveys: verbal vs numeric scales. Sociological Methods & Research, 49(1), 1-33.
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